CHAPITRE 2 : 


Généralités sur les tubes électroniques - la diode :


Le tube électronique à vide a été le premier composant actif utilisé avant l'introduction des semi-conducteurs en 1947-1948.  Son fonctionnement est basé sur le principe de l'émission thermoïonique :

La particularité des molécules d'un matériau conducteur est d'être composé d'atomes dont les électrons sur le niveau périphérique sont liés avec une faible énergie au noyau. Ce qui facilite leur libération lorsqu'une différence de potentiel (en volts) est appliquée. Cette libération constitue le courant en ampères ou milliampères.

De même lorsque l'on chauffe ce conducteur, les atomes entrent en oscillations et certains sont de ce fait libérés. Une lampe d'éclairage à incandescence libère ainsi des électrons qui restent prisonniers dans le tube. Si l'on introduisait dans le tube une terminaison métallique ( appelée alors électrode) portée à un potentiel positif par rapport au filament chauffé ces électrons se verraient attirés par cette nouvelle électrode et nous reproduirions alors une diode à chauffage direct analogue aux premières diodes utilisées.

Dans ce cas le filament est l'émetteur d'électrons : il est appelé cathode

La deuxième électrode polarisée positivement par rapport à la cathode et qui "appelle" les électrons est appelée anode (ou plaque):


(Image tirée de Wikipedia)


Rapidement on a adopté le deuxième schéma : la diode à chauffage indirect.  Le filament est dédié au chauffage . Il est à proximité de la cathode. Mais dans les amplificateurs anciens ou refabriqués à l'identique on trouvera encore des diodes à chauffage direct ( GZ34 ou 5Y3 par ex. )

Sur la figure ci-dessous est représentée une diode à chauffage indirect :


(Image tirée de Wikipedia)

En 1)    Filament de  chauffage  alimenté  le  plus souvent en alternatif  ( 6.3 Veff)
    2)    La cathode  ( - )
    3)    Flux d'électrons
    4)    L'anode ( + )
    5)    Ampèremètre mesurant l'intensité
    6)    Générateur de tension avec le voltmètre en parallèle


L'utilisation de la diode dans un amplificateur audio se limite à redresser la tension d'alimentation dans la mesure où la diode ne permet le passage des électrons que dans le sens cathode vers anode. Ce courant est donc bloqué dans l'autre sens.

Un tube comporte généralement deux diodes dont les filaments on un pôle commun.

Quelques types de diodes courantes (doubles) ci-dessous :  on y voit deux enceintes métalliques , les anodes entourant à l'intérieur le ou les filaments et la ou les cathodes.





GZ34
EZ81
5U4GB
5Y3GT


Caractéristiques de la diode.



La courbe ci-dessus représente le courant généré dans la diode GZ34 en fonction de la tension entre anode et cathode.
 On voit qu'il ne s'agit pas d'une résistance auquel cas la courbe serait une droite de pente R suivant la loi d'ohm U=RI ou plutôt ici I=f(U) = 1/R x U. 

La fonction I = f(U) dans la diode est de la forme :

avec k constante caractérisant la diode. k dépend essentiellement des composants physiques de la diode et de leur disposition.


Par exemple pour une tension de 16 Volts le courant est de 100 mA.

Dans l'utilisation essentiellement en redresseur de la diode GZ34  ci-dessous dans l'amplificateur guitare Fender Tremolux :


nous voyons les deux anodes branchées au secondaire du transformateur et la cathode confondue (chauffage direct!) avec le filament de chauffage et à partir de laquelle est alimenté l'ampli. Si l'on se réfère à la courbe ci-dessus nous voyons que la tension va chuter au fur et à mesure que le courant consommé par l'ampli va croître .
Ainsi si au repos l'ampli consomme 60 mA , on voit sur la courbe que la chute de tension sur la diode est de 12 v. Si la tension est alors de 380 V continus sur la capacité de filtrage et que l'amplificateur appelle alors brusquement 100 mA, la chute de tension sera de 16 v et la tension d'alimentation sera de  380 - (16 - 12) = 376 V.

Cet effet, lorsqu'il est important, est connu sous le nom de sag (affaissement) et est souvent recherché par les amateurs de sons vintage car il reproduit alors le son compressé des amplificateurs d'autrefois.

Lorsque l'on ne recherche pas cet effet il est bien plus efficace d'utiliser des diodes à semi-conducteurs ( typiquement des 1N 4007) qui maintiennent une tension quasi constante quel que soit le courant demandé.


La triode :

Un ingénieur états-unien, Lee de Forrest, eut l'idée de moduler le courant dans la diode à l'aide d'une troisième électrode : la grille.
Celle-ci est polarisée négativement par rapport à la cathode


Voir la suite au chapitre 3